Vin et sexualité : comment la médecine traditionnelle chinoise interprète les effets de l’ alcool

En médecine traditionnelle chinoise (MTC), l’alcool est une substance de nature Yang : chaude, expansive, et capable de perturber les équilibres internes. Sa consommation régulière ou excessive peut avoir un impact profond sur le corps et le mental. Comment la MTC explique-t-elle ces effets ? Et en quoi les rapports sexuels après avoir bu accentuent-ils ce déséquilibre ? Décryptage.

L’ alcool, une substance Yang qui agite les souffles

Dès qu’il est ingéré, l’alcool pénètre dans l’estomac. En MTC, cela provoque une agitation du Qi (souffle vital) et une perturbation de la circulation des liquides organiques (Jinye). Les vaisseaux secondaires (Luo Mai) se remplissent rapidement, ce qui crée une dilatation périphérique. En parallèle, les vaisseaux principaux (Jing Mai), essentiels à la nutrition profonde, se vident. On assiste donc à un vide au centre et un excès en surface.

Le rôle central de la Rate dans la digestion

La Rate, pilier de la transformation des aliments et des liquides, tente alors de compenser ce déséquilibre. Elle soutient l’estomac pour faire descendre les aliments, mais si elle est dépassée, elle perd sa capacité à diffuser correctement. Cela entraîne une stagnation des liquides, qui peut se transformer en chaleur-humidité. On observe alors des signes comme des envies fréquentes d’uriner ou une sensation d’inconfort digestif.

L’épuisement du Yin et l’élévation excessive du Yang

L’alcool affaiblit progressivement le Yin (fraîcheur, fondement, stabilité). Lorsque le Yin est en déficit, il ne peut plus contenir le Yang. Ce dernier devient alors trop actif, monte vers le haut, s’agite et perturbe la digestion. L’estomac ne parvient plus à produire les souffles essentiels (Zong Qi), nécessaires à la nutrition des membres. Ce déficit se traduit par de la fatigue, des courbatures ou des faiblesses générales.

Les effets aggravants des rapports sexuels après l’alcool

Après avoir trop bu ou trop mangé, avoir un rapport sexuel accentue les déséquilibres. La sexualité engage le Jing, l’essence des Reins, une réserve vitale précieuse. Or, l’alcool sollicite déjà fortement cette énergie par l’échauffement interne. Le cumul des deux provoque une triple dépense énergétique : énergie, liquides et essence.

Dans ce contexte, le Qi de la Rate se bloque, la chaleur se répand dans le corps, et l’urine devient foncée. Ces signes montrent une consommation excessive des ressources internes.

Une désorganisation énergétique et mentale

Ce dérèglement profond engendre :

• Une montée désordonnée du Yang
• Un vide de Yin
• Une stagnation du Qi
• Un affaiblissement des Reins

Il en résulte non seulement une altération physique, mais aussi une perturbation du Shen, l’esprit. On peut observer de la confusion, de l’agitation mentale, voire des pertes de conscience dans les cas extrêmes.

Un rééquilibrage possible grâce aux soins en MTC

Les thérapies manuelles chinoises permettent d’intervenir efficacement :

• Apaiser le Yang
• Tonifier le Yin et les Reins
• Dissiper les stagnations
• Recentrer l’énergie

Ces techniques, issues du Tuina ou de la digitopuncture, visent à rétablir l’harmonie énergétique du corps selon les grands principes de la médecine traditionnelle chinoise.

Conclusion : une vision globale de la santé

La médecine traditionnelle chinoise propose une lecture fine des effets de l’alcool, notamment en lien avec la sexualité. Elle met en lumière l’importance de préserver les équilibres internes, en évitant les excès qui affectent à la fois le corps, l’énergie, et l’esprit.

Dans le cadre d’un accompagnement global, ces enseignements permettent d’adapter les soins et les conseils de vie pour retrouver une meilleure vitalité.

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